Vacances en famille - côté pile
Déjà la veille de notre départ pour le Sud, je m’interrogeais sur le bien-fondé de ces vacances en famille au sens large… sur le fait que j’avais besoin de calme… et je réalisais avec effroi subitement que j’allais passer une semaine complète avec ma belle-mère ET ma mère. Mes relations avec ma belle-mère, on sait déjà ce qu’elles sont, pas de surprise à attendre. Mais mes relations avec ma mère sont, elles, plus fluctuantes et imprévisibles… Mais bon, c’étaient les vacances, et en vacances, on a en général le cœur et l’humeur plus légers. En général…
Mais c’était sans compter sur la lune, l’hyper-espace, la mauvaise influence qu’a ma BM sur ma mère et leur inclination commune, à ce moment-là, à répandre leur venin sur nous qui ne demandions rien d’autre qu’un peu de calme. C’est ainsi que dès le premier soir, j’ai eu droit à la bienveillance de ma BM : « tu es quand même extrêmement grosse pour 4 mois. Va falloir te remuer pour retrouver ta ligne. [longue réflexion] Mais même avec le sport le plus intensif, tu ne vas certainement pas y arriver ! » consciencieusement appuyée par les hochements de tête de ma mère : « C’est sûr, tu ne vas pas tout récupérer ! » Tiens, c’est sympa de m’encourager comme ça…
Le lendemain, toutes leurs réflexions étaient sur le thème : « si tu ne ranges et ne nettoies pas selon mes méthodes, alors tu es un gros crado ». Propos étayés par une référence systématique à l’article par lequel j’annonçais publiquement ma troisième grossesse et dans lequel j’avais écrit qu’il me faudrait songer à devenir quelqu’un d’organisé… Remarque pour ma BM si elle venait à passer par là : j’ai bien écrit « organisée » qui n’est à ce jour pas encore synonyme de « ordonnée » qui n’est lui-même pas synonyme de « propre ». Ruage dans les brancards du fils de sa mère qui n’en pouvait déjà plus d’autant de malveillance même pas dissimulée.
Le reste de la semaine s’est déroulé dans la même ambiance chaleureuse. Nous ne faisions rien bien et ne savions pas nous y prendre avec les gosses. D’ailleurs, elles me regardaient toutes les deux comme si j’étais une pauvre fille hystérique incapable de maîtriser ses nerfs dès que j’osais hausser la voix sur les enfants. Enfants qui en ont pris pour leur grade aussi, y a pas de raison : capricieux, pleurnichards, désobéissants, bagarreurs, insolents, sales et j’en passe.Autre jeu follement amusant, à faire avec ces mêmes enfants : dire/faire noir quand les parents disent/font blanc. Ca rajoute du piquant au quotidien et de l’eau au moulin des reproches.
Mon côté cocotte-minute m’a permis d’encaisser sans rien dire jusqu’à la veille de notre départ.
La goutte d’eau qui a fait déborder l’océan ? Cette voix familière qui disait, assez bas pour que ça ait l’air d’un aparté mais assez fort pour me faire sortir de mes gonds, que mes enfants étaient vraiment très capricieux, trop. Pourquoi ? parce qu’ils refusaient tout net leur assiette de courgettes poêlées en réclamant des pâtes. Evidemment, ça a bien l’air d’un caprice. Pourtant, ils avaient gentiment commencé à manger leur plat… jusqu’au moment où une autre voix familière a annoncé : « je vais leur cuire des pâtes parce que les courgettes, bof » Alors pourquoi leur reprocher ensuite leur attitude ? quel intérêt ?
En substance, j’ai dit qu’ils faisaient des caprices uniquement parce qu’on leur en offrait l’occasion sur un plateau et qu’en la présence de leurs parents, aucun autre adulte n’était habilité à décider de quoi que ce soit pour eux et surtout pas à aller à l’encontre des instructions qui leur étaient données par leurs parents. Sur ce qui se passe quand les garçons sont seuls chez leurs grands-parents, nous sommes capables de fermer les yeux (même si ça nous fait grincer des dents), mais quand nous sommes là… Bref, ce n’est pas demain la veille que nous renouvellerons l’expérience. Dans un an peut-être, le temps de digérer tout ça…
Tout ça est un peu décousu et n’a pas beaucoup d’intérêt pour quiconque n’était pas en vacances avec nous, mais ça fait du bien d’en parler. Je n'aurai pas à chercher longtemps quoi dire à mon psy la prochaine fois...